Devant la futilité de nos vies, nous étions perdus.
Les filles faciles (sauf Ingrid), les yachts, les voitures de sport ((je suis passé sur une toyota hybride) et les voyages dans le plus belles contrées (nous allons à Guéret ds une semaine d'ailleurs, je pense que cela peut être l'occasion d'un nouveau petit billet), ne nous suffisaient plus.
Nous nous sommes rendus compte que nos villas de plusieurs hectares n'étaient pour nous que des prisons dorées. Les lustres de baccarat et les sols de marbre rose de toscane sont devenus le lourd fardeau de notre réussite, tels une étoile de David honteuse que l'on est obligé d'arboré devant des convives envieux voir jaloux comme pour dire "oui! oui! J'ai réussi! Peut être trop même! Excusez moi de réussir ma vie!".
Il nous fallait retrouver l'esprit de nos ancêtres, de notre culture rurale. Pas forcément celle du maquignon caressant la croupe de Marguerite sa vache préférée, ni celle du notable de province caresssant la croupe de Fernande sa soubrette préférée.
Non. Il nous fallait retrouver l'état sauvage.
L'accueil fut chaleureux. Je pense que un peu trop même.
G
Gaspacho: mon maître
Mais basta! nous étions là pour en baver. Et tout s'est emballé. Il fallut retrouver les gestes ancestraux pour allumer un feu, préparer lances et flèches, suivre les traces, faire caca dans la nature, rechercher des plantes comestibles, faire la vaisselle.........
De rudes amitiés sont nées de cette semaine. Indéfectibles. Éternelles.
Jean claude: notre sauveur
Je me rappelle maintenant de certaines discussions perçues comme incongrues aujourd'hui mais remplies d'une réelle fraternité sur l'instant. Comment refuser d'enlever les tiques plantées dans l'entrejambe d'un barbu? Comment éluder la théorie autour de la formation du grand Canyon en 1 mois? Comment rejeter un grand machin qui vous prend dans ses bras à minuit au fond d'une grotte lors d'une séance de chamanisme? Pourquoi dire à un gosse de 11 ans qu'il ne faut pas jeter de flèche aiguisée sur les gens?
Nous vécûmes tel nos ancêtres. Fiers. Affamés. Le froid mordant notre visage au petit matin lorsque mère nature (Patchamama pour Astride) éclairait de son halos de feu la vallée paisible de la Vézère, nous étions réveillés par le chant mélodieux du coq matinal (trop matinal).
Lors d'un petit déjeuné équilibré , sauf dans la répartition des quantités, nous nous retrouvions autour du feu. Déjà la première prise de parole nous obligeait à ouvrir notre cœur.
2 heures plus tard, nous avions tous vidé notre sac (certains plus que d'autre). et il était temps de revêtir notre vrai "moi": silex dans la poche, corde tressée, pieds nus dans les bois, couteau à la ceinture. Nous étions prêts à parcourir les champs et les bois. Nous nous remîmes à nos ouvrages de taille, découpe, tannage....
En parallèle, multiples séances de méditation dans les bois ont été nécessaires afin d'ouvrir nos âmes. "Plus long est le rondin, plus grosse est la méditation" avait l'habitude de dire Gus. Il n'avait pas tort. Tout comme le PQ, ces instants étaient trop rares.
Mais déjà arrivait la fin de journée. Jean claude nous régalait de ses côtelettes et Gaspacho de ses histoires dans un désert quelconque: "Mmmmmmmmmh".
Nous regagnions notre grotte après 2 ou 3 chants pour dépressifs, trinquions à la santé de cette nature rude et tentions de nous endormir avant que la mélodie farineuse ronflonesque ne se fasse entendre. Et si par hasard ou bruits intempestifs nocturnes, nous étions réveillés, nous assistions au spectacle saisissant de la voûte étoilée, qui nous tendait les bras, comme les 30 m de vide du flan de falaise nous abritant.
Voilà notre vie changée à jamais.
Nous avons retrouvé nos doux foyers débordant de rires d'enfants et de baisers matrimoniaux.
Le travail a repris mais nous avons sû garder en nous cette part sauvage de notre ancêtre qui vécu en totale complémentarité avec Gaïa.
Signé: le cerveau
Commentaires
Et pas un mot sur mon slip en peau de loutre retournée ? Hummmm... ça me rappelle une histoire. C'était au fin fond du desert du Kalahari, je pistais un tapir depuis trois lunes...........
Prochain stage: L'Abitibi au mois de juillet ou comment survivre aux maringuoins
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