Dans le Sud, la situation s’aggrave encore...

Avec l’arrivée de l’hiver, ce sont encore cette année des milliers de moules qui se retrouvent SBF (NDLR : sans bouchot fixe), une situation qui les conduit à vivre dans des lieux toujours plus difficiles et dangereux.

En dépit du soleil de décembre, les températures ont bien chuté en ces lieux paradisiaques…Mais personne ne se soucie de ces malheureux êtres sans défenses, à la condition encore bien pire que celle de leurs consoeurs du bassin d’Arcachon. Ici pas d’aménagements d’agrément, pas même un petit endroit agréable où fixer sa coquille l’espace d’un instant…d’un court moment de répit…

Voilà comment nos amies les moules en sont réduites à s’installer en des lieux bien peu propices à leur bon développement : vestiges de la seconde guerre mondiale, ponton, simples rochers où les dangers sont toujours plus nombreux, et où leurs ennemis multiples et omniprésents…

Parmi les risques les plus fréquemment observés, voyez par vous-même : risque de malformation, invasion par d’autres êtres moins scrupuleux, asphyxie, ou pire encore écrasement pur et simple par des hordes de barbares aux souliers insouciants et meurtriers ! Quelle mort affreuse !

 

Bien sûr, personne ne s’intéresse vraiment à elles dont la renommée n’est pas celle de leurs cousines de bouchots. Peut-être vous dites-vous cher lecteur que leur condition n’est pas si triste puisqu’elles auront la joie de ne jamais finir dans l’assiette d’une famille de touristes allemands aux chaussettes remontées (le comble du mauvais goût…) dans la lumière blafarde d’une sombre gargote insalubre des plaines du Nord. Soit. Mais qui se soucie de leur apporter les soins minimums indispensables à leur bon développement ? Remarquez leur taille réduite à son minimum, leurs conditions de vie, leur pauvre coquille mise à nue deux fois par jours pour de longues heures par une marée sans pitié, laissant à l’air libre et aux attaques du soleil leur frêle armure. Ce n’est pas une vie de moule ! Les moules du Sud demandent donc officiellement au FLMBA une meilleure intégration dans ses revendications de leur condition  mytilicole désastreuse, pour que s’opère enfin la prise de conscience nécessaire à l’amélioration de leur sort.

 Parmi les exigences sans lesquelles leur lutte ne cessera pas, la principale : un bouchot pour tous.                                                

                                                                                                      Signée: Raquelle (Pompom Moule Musicienne)