Je le dis souvent : je n’aime pas les cons et bien souvent je ne m’aime pas.
Je ne veux pas dire que ma condition ne me plait pas mais plutôt que je me laisse aller parfois à ne pas garder un maintient intellectuel ou une certaine hygiène cérébrale.
Or nous sommes le premier public de nos conneries ce qui implique l’acceptation de bides, de triomphe ou de gêne. J’arrive à me faire rire et faire rire les autres. La capacité de la moule est de regarder sous sa coquille, se remettre constamment en question en tant que moule. Elle se rit d’elle-même et ne conçoit pas sa vie sans celle des autres : une moule, un essaim, un bouchot.
Moule debout (chaud!)
Un splendide livre vient de sortir mettant en avant le gros con bien de chez nous. Le bourgeois bourrin qui se reconnait par sa grande gueule. Il doit être vu en SUV (l’électrique ne fait pas assez de bruit). Il aime « one million » de Rabann, porte des tee-shirts Dolce Galbanna marqué bien gros devant, se fait tatouer là où on le voit, on le trouve à la salle de muscu à 13h….pour qu’on le voit. Il assume son côté grossier. Il matte Hanouna, participe aux forums, aux tweets pour qu’on l’écoute et soit vu. Il l’assume totalement. Il aime le PSG parce que ce sont des winners, Les Grandes gueules parce qu’ils disent ce que tt le monde pense, Valeurs Actuelles, Atlantico, Booba, Trump, Nabila, la junk culture, les kardashian, the voice, le mojito à 15 euros (oui oui je l'ai vécu!), les week end à Courch….
Le boubour veut être beauf, il ne cherche même pas à s’élever. Il se complet dans sa misère intellectuelle. Sa philosophie c’est de frapper fort, sans se poser de question. Ainsi, il doit réduire au minimum la distance entre question et réponse. Pas de phrase alambiquée, on tranche dans le lard. Faites pas chier ! Il ne vit pas à moitié sa condition bourgeoise, il la sublime d’une manière rustre, bourrin.
Maintenant il est même décomplexé. Il peut voter Lepen « parce que ce n’est pas son père » et s’en vante, est anti écolo car ils refusent le progrès et ce sont des cons, il veut la guerre préventive car il faut frapper le premier et se sont des sauvages, la pollution assumée, la violence facile, le capitalisme total, le cul à heure de grande écoute, le dégueulasse sur les ondes, le glauque pour tous. 400 chaines sur sa télé, c’est pas assez. 128 Go pour mon ordi, c’est pas assez. 240 km/h compteur pour ma BM, c’est pas assez. Aucune demi-mesure. Une de mes remarques préférées est « sans le nucléaire, c’est le retour à la bougie » ou « j’te les foutrai au boulot obligatoire à ces fainéants » voir "ce qu'il faudrait c'est une bonne guerre".
Il pense que si l’économie va mal c’est qu’elle ne va pas assez loin, s’il y a du chômage c’est qu’ils ne veulent pas bosser, s’il y a de l’insécurité c’est qu’on a pas assez tapé fort la dernière fois. Les problèmes de l’humanité trouvent une réponse dans la faiblesse des autres. Si les autres n’arrivent pas à suivre la marche, soit on les laisse là et ils crèvent, soit on leur fout un flingue sur la tempe et on les force. La théorie du coup de pied au cul qui permet l’ascension.
Le boubour est anti féministe, anti écolo, anti gay, anti paritaire, anti social, antipathique quoi car non seulement il valorise les dépenses et la réussite décomplexée mais il s’accomplit dans les valeurs décoincées, défendues.
Moi j'ai mon idole, ma référence.
MICHEL FUGAIN les gentils, les mechants.mp3
Au contraire, prenons un gros boubour : Sarko. Il assume son côté gros beauf. Il ne l’est pas rassurez-vous mais il pense que pour rallier le maximum d’avis autour du sien, il faut se rabaisser.
Ah les cons!
Le cerveau